Titel
Balzers-Runda Böchel, Ein Bestattungs- und Siedlungsplatz des 1. Jahrtausends v. Chr. Im Alpenrheintal.


Autor(en)
Gurtner, Matthias
Erschienen
Triesen 2004: Hochbauamt des Fürstentums Liechtenstein
Anzahl Seiten
444 S.
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Rezensiert für infoclio.ch und H-Soz-Kult von:
Philippe Curdy

Ce travail présente le résultat des investigations menées de 1980 à 1983 sur la colline de Runda Böchel à Balzers FL, commune connue surtout par les petits bronzes du Gutenberg, à 300 m de distance de là. Le point central du travail est la présentation d’une nécropole à incinérations avec une trentaine de tombes de l'Âge du Fer (HaD2/Tessin B - La Tène ancien) et 7 tombes de la fin de l'âge du Bronze (HaB1); la monographie traite également des résultats des fouilles menées ailleurs sur la colline : bâtiment du Second Âge du Fer et vestiges discrets de structures domestiques.

Il est à remarquer que les investigations archéologiques semblent avoir été menées dans des conditions difficiles voire chaotiques, les sépultures reconnues parfois tardivement après plusieurs décapages, la documentation probablement déficiente ; on retrouve donc dans la présentation un nombre de pièces hors contexte stratigraphique ou structurel assez conséquent, circonstances qui limitent d’autant la portée des résultats de l’analyse de la nécropole en particulier.

Dans le chapitre 2, l’auteur présente les bases typochronologiques monopolisées pour l'étude du mobilier (soit pour le métal les phases du Tessin A à D) et une proposition de synchronisation entre les chronologies nord-alpine, sud-alpine limitrophe et slovène; un fait doit être mentionné, soit l’intégration de la fin du Tessin C dans une phase ancienne du La Tène A (soit le LTA früh, faciès qui n’est pas vraiment explicité dans le texte au plan de la typochronologie). Puis, les principaux complexes céramologiques de référence (faciès de type Tamins et Schneller) sont résumés, débouchant sur quelques remises en question de détail, notamment de la typochronologie céramologique de la nécropole de Tamins GR récemment réévaluée (Schmid-Sikimic 2002). Le chapitre se termine par une proposition de mise en relation des chronologies nord-alpine et sud-alpine en dates absolues.

Le chapitre 3 décrit le corpus de la nécropole de l'Âge du Fer provenant des deux zones funéraires (Areal Foser et Areal Kaufmann). Les structures sont des cuvettes simples avec amas de céramiques et d’os sans architecture particulière; lorsque des aménagements sont présents (uniquement dans le secteur occidental, soit l’Areal Foser), il s’agit de couronnes ou de caissons de dalles. On note plusieurs cas de superposition de sépultures. Au plan de l’analyse céramologique, sept grandes classes sont présentées selon des critères de type morphologique, correspondant aux formes classiques de Tamins et Schneller. L'analyse du mobilier métallique, les fibules en particulier, révèle les influences diverses : fibules golasecchiennes, à protome animal (Alpine Tierkopffibeln), anneaux fermés à bélière, etc. Les plaques de ceinture (HaD2 au LTA), des productions locales, montrent quelques affinités avec les régions alpines orientales. On relève aussi quelques crochets de ceinture ajourés du LTA, ainsi que divers types de pendeloques. Les éléments d'armement et ustensiles sont beaucoup plus rares: couteaux type Pfatten/Vadena, pointes de lances en fer ; quelques pièces en verre (perles) et en os complètent le corpus.

La chronologie relative présente a priori de bonne potentialités par la présence de plusieurs recoupements de tombes entre elles: malheureusement, on compte seulement 11 sépultures qui présentent des inventaires complets (3 sont sans mobilier !), 8 ont un inventaire partiel mais sont en relation stratigraphique entre elles. En outre, 12 concentrations de mobilier correspondent vraisemblablement à des tombes (non reconnues comme telles en fouille). Si l’on se penche en détail sur le diagramme des relations stratigraphiques (Abb. 43), on doit se rendre à l’évidence que les éléments utilisables pour une chronologie relative fine sont très ténus. La chronologie part de la phase Tessin B (pied de fibule a navicella), les éléments les plus récents sont attribuables au plus tôt au LTA (fibule à protome animal) ; le mobilier récolté à l’emplacement de la nécropole permettrait de prolonger son utilisation jusqu’au LTB. Le rituel devait être organisé sur des bûchers extérieurs à l’emplacement des sépultures, avec par la suite transport et dépôt des restes osseux dans une fosse où se retrouvent également des céramiques en offrande (en général, un récipient par individu). La présence de fragments d’autres récipients dans la sépulture semblerait lié soit au remaniement d'anciennes tombes, soit à au prélèvement à l’emplacement du bûcher.

La nécropole de Balzers présente de fortes analogies avec celle de Tamins GR, la grande différence réside dans l’absence totale d’urnes cinéraires qui, à Tamins, sont bien représentées. L'absence de l'inhumation est un facteur assez spécifique du Rhin alpin jusqu'au LTB (Trun GR-Darvella), tout comme l’absence de tumulus et des faciès de fibules très différents de ceux du Plateau suisse proche.

La réévaluation de la documentation de terrain dans la zone orientale des fouilles (Bezirk Ost, chap. 4) apporte des correctifs aux données déjà publiées: présence d'un unique bâtiment au sol, daté par le C14 du Second Âge du Fer au sens large, soit entre le 4ème et le 2ème s. av. J.-C., date confirmée par quelques éléments du La Tène moyenne ; à cela s’ajoutent quelques structures observées à proximité (secteur Mällsner Dorf) : palissade, poteaux, fosses et aménagements de pierres sans ordre ; le mobilier ne permet pas de précisions (récolte en vrac par couches). On regrette que dans le milieu rhénan alpin (y compris les Grisons), qui jouit d'un potentiel indéniable au plan de l'architecture protohistorique, on n'ait à ce jour pas pu tirer meilleur parti des fouilles ; on doit reconnaître cependant que, dans les Alpes, les conditions taphonomiques ne sont pas toujours optimales.

Quant au sept sépultures de la fin de l'Âge du Bronze (chap. 7), la plupart ont été dégagées assez rapidement et les ensembles paraissent incomplets ; le métal est quasiment absent (une épingle fragmentaire et quelques éléments de parure annulaire). Sur la base du mobilier céramique, la nécropole est datée entre le milieu du 11ème et le milieu du 10ème s. av. J.-C. Les rites concernent des incinérations individuelles, les cendres déposées en partie dans une urne, avec accompagnement de céramiques, en moyenne 2 pièces par tombe.

Les résultats les plus significatifs sont résumés dans trois tableaux en fin de volume: éléments métalliques et céramiques typologiquement relevants de Runda Böschel (Abb. 71) - avec ici une petite remarque sur le positionnement de la fibule à protome animal au Tessin D, alors qu’elle est utilisée dans le texte pour dater la phase récente du Tessin C !; illustration des éléments spécifiques aux régions environnantes (Abb. 72) ; tableau récapitulatif des spectres céramologiques de ces régions (Abb. 73, avec des fourchettes chronologiques très larges et un graphisme de qualité moyenne). Le catalogue du mobilier clôt le volume 1. Le tome 2 comprend les planches mobilier présentées par zones de fouille et par ensemble (complexe de tombe, décapage ou couche selon les stratégies de fouille) ; les structures sont illustrées par des encrages assez frustres, reproduisant probablement des relevés de terrain très schématiques.

En bref, cette publication, au graphisme très aéré et luxueux, est fort bienvenue ; si l’on se restreint aux données de la nécropole de l’Âge du Fer, l’élément fort de la monographie, Runda Böschel apporte un enrichissement notable au corpus mobilier du Premier et du début du Second Âge du Fer dans la vallée du Rhin alpin, tant au plan de la céramique que du métal. Les circonstances des fouilles, l’absence de stratigraphie fine et des ensembles clos relativement peu diversifiés limitent cependant la portée des interprétations chronotypologiques possibles.

Zitierweise:
Philippe Curdy: Rezension zu: Mathias Gurtner, Balzers-Runda Böchel, Ein Bestattungs- und Siedlungsplatz des 1. Jahrtausends v. Chr. Im Alpenrheintal. Hochbauamt des Fürstentums Liechtenstein. Triesen, 2004. vol. 1, textes et catalogue, 275 p., 73 fig.; vol. 2, 160 planches. Zuerst erschienen in: Jahrbuch der Schweizerischen Gesellschaft für Ur- und Frühgeschichte, Nr. 88, 2005, S. 401-402.

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